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FIL N° 97 - Avril 2022

Chers Tous,

Les participants à notre pèlerinage de printemps 2022 ont vécu un moment fort.

Nous sommes reconnaissants à Béatrice Touzeau et à Claudine Le Scouarnec pour sa parfaite organisation, au P. Joseph pour sa réflexion sur l’Adoration Eucharistique et aux Bénédictines du Sacré Cœur pour leur accueil.

Nous essayons ici de vous faire goûter à quelques éléments qui nous ont marqués.

Avec toute notre amitié

Rémy et toute l’équipe


La délégation LCE 92 a repris cette année son traditionnel pèlerinage de printemps d’une journée.

Le 7 avril nous étions à Montmartre


Montmartre :

de l’abbaye à la basilique du Sacré Cœur


A Montmartre les visiteurs viennent voir la basilique et les rues du village et ignorent le plus souvent la modeste église Saint Pierre de Montmartre ; celle-ci, séparée de la basilique par la rue du Cardinal Guibert, est pourtant la plus ancienne église de Paris, après celle de Saint-Germain-des-Prés, église romane puis gothique.


Fondée au VI° siècle elle devient un lieu de pèlerinage sur la tombe de St Denis et de ses compagnons. Reconstruite en 1134, quand le roi Louis VI fonde l'abbaye royale des Dames de Montmartre, l’église St Pierre devient alors église paroissiale et abbatiale.

Elle a survécu à de nombreuses vicissitudes : les Normands, la Révolution, l’installation d’une tour du télégraphe Chappe sur son chevet, la Commune et des menaces de destruction complète. Réparée et restaurée, elle est l’église paroissiale de Montmartre.



En 1871 plusieurs personnalités firent le vœu de faire ériger à Montmartre une basilique dédiée au Sacré Cœur de Jésus. Ils parvinrent à faire voter par l’Assemblée Nationale une loi déclarant d’utilité publique sa construction, le financement étant assuré par souscription.

Elle ne fut consacrée qu’en 1919 après la guerre.

Les fondations de la basilique sont des piliers coulés dans 83 puits de 33m de profondeur : ce sont eux qui assurent la solidité de l’édifice malgré le terrain argileux.

L’étonnante blancheur de la basilique est due aux caractéristiques de la pierre des carrières de Château Landon, cette pierre qui s’auto-nettoie sous la pluie.


La dévotion au Sacré Cœur de Jésus se développe à partir des apparitions à Marguerite-Marie Alacoque (fin 17°) à Paray-le-Monial. Charles de Foucauld (converti fin 19°) y contribue.

Depuis le 1er août 1885, le Saint Sacrement est exposé nuit et jour, sauf pendant les offices.

Les laïcs se relaient pour l’adoration perpétuelle.

Les Bénédictines du Sacré Cœur de Montmartre gèrent la basilique en lien avec les prêtres, permanents ou de passage. Elles animent les offices. Elles gèrent la maison d’accueil Ephrem : accueil matériel et spirituel des retraitants et des pèlerins qui peuvent s’y reposer avant ou après leur temps d’adoration.


Notre pèlerinage



Nous participons dans la basilique à la messe puis à l’office du milieu du jour chanté par les bénédictines.

Nous déjeunons à la Maison d’accueil Ephrem avec plusieurs dizaines de collégiens parisiens.



Notre aumônier, le Père Joseph, nous propose ensuite une

réflexion sur l’Adoration Eucharistique :


Souvent nous travaillons pour Dieu, nous parlons de Dieu, nous apprenons la vie de Jésus. Mais prenons-nous le temps d’être avec lui ?

Bien sûr, il y a différentes manières d’être avec le Seigneur. Aujourd’hui, dans cette Basilique du Sacré Cœur où le Saint Sacrement est exposé jour et nuit pour l’Adoration eucharistique, chacun peut prendre un moment pour être avec Lui.


Quel est le sens de l’Adoration eucharistique ?

C’est une rencontre avec Jésus-Vivant face à face. Elle vise à entretenir une relation d’intime amitié avec Lui.

Jésus est là, je le contemple, il me regarde.


Comment vivre l’Adoration eucharistique ?

Ecoutons l’appel de Marthe à sa sœur Marie : « Le Maître est là, il t’appelle » (Jn, 11, 28) et l’invitation de Jésus : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau et moi, je vous procurerai du repos » (Mt 11,28), « demeurez dans mon Amour, comme moi, je demeure dans l’Amour de Mon Père » (Jn, 15, 10).

« Tu m’as créé, Seigneur, et mon cœur sera en paix, quand il se repose en Toi » (St Augustin).

Suivant l’intuition de Ste Thérèse et de St Jean de la Croix, un chemin en 5 étapes nous est proposé : il passe par notre corps, par notre cerveau (l’esprit) puis par notre cœur (la demeure de Dieu).


1-La première étape : prise de conscience de mon corps avec mes 5 sens : la vue, l’ouïe, le goût, l’odorat et les sensations (chaud, froid, troublé, apaisé, bien installé) Je ressens ma respiration … Qui suis-je ? Je suis dans l’église, j’éteins mon portable, j’ai décidé d’être avec le Seigneur 15‘, 30’, 1 heure …

J’invite l’Esprit Saint à habiter mon esprit, ma pensée, ma parole, ma prière. Je me laisse guider par Lui.

Je suis devant le Seigneur qui me regarde, qui me parle et je le contemple, je Lui parle.


2-La deuxième étape : l’oraison silencieuse : Je suis invité à nourrir ma sensibilité, mon affectivité, ma situation présente et réelle par la présence de Jésus qui me parle à travers un texte de l’Evangile : l’humanité de Jésus. Je laisse Jésus se révéler à moi. J’entre en relation avec Lui ; échange d’amitié : mon humanité sera divinisée … A travers la méditation : il y a des mots, des phrases, des idées qui réveillent l’amour de Jésus. Je rencontre un homme qui est Dieu (acte de foi : Jésus, je crois en Toi).

Je me sens réconforté, mais je suis aussi assailli par des distractions. Je les laisse de côté et je reprends contact avec l’Evangile. Je prie comme je vis : quel réconfort ! C’est la vie. Ma relation avec Jésus se renforce.


3- La troisième étape : le recueillement en silence : En présence de Dieu, je me présente à Jésus. Je Lui parle de ma vie. Est-ce que je suis équilibré ou troublé ? Je parle à Jésus de mes difficultés, de mes joies. Je Lui présente ceux et celles que je porte dans mon cœur… Je passe de la méditation à la contemplation en silence dans la foi (je laisse le Seigneur me regarder) ; dans l’espérance (je fais confiance en Lui) ; dans l’amour (je t’aime, Seigneur)


4-La quatrième étape : l’action de Dieu dans ma vie. Je suis invité à avancer. Maintenant je laisse le Seigneur agir en moi. C’est Dieu qui va nourrir mon âme : « Goûter et voyez comme est Bon, le Seigneur ». Je vois Dieu dans toutes les activités. Je me repose en Dieu (parfois je m’endors, mais je me réveille au paradis …). J’entre en communion avec Jésus. C’est Dieu qui prend l’initiative. Ma prière, ma méditation éclairent ma foi qui laisse l’Esprit Saint me guider vers la rencontre de Jésus. L’Esprit Saint me donne la capacité d’aimer de plus en plus le Christ.


5- La cinquième étape : Entrer en union avec Jésus par le désir de notre cœur et par la grâce (les dons de l’Esprit Saint).

Devant le Saint Sacrement, je saisis cette présence intérieurement : « ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi ».

Plus je suis uni à Jésus, plus je suis uni à l’Eglise qui est Son Corps.

Après le moment d’adoration eucharistique, je suis invité à partir et laisser Jésus rayonner dans ma vie, dans la dimension ecclésiale et dans le monde.

La 5ème étape, c’est l’aspect apostolique. Le besoin de rencontre, de partage de la volonté de Dieu : le salut du monde, c’est notre mission.


Rencontre avec une bénédictine (Sœur Marie-Gertrude)


La congrégation des Bénédictines du Sacré Cœur de Montmartre a été fondée en 1898. En 1901 les religieuses partent en exil en Angleterre. En 1945 la congrégation se scinde en deux branches : Angleterre et France. La branche française revient à Montmartre.

Aujourd’hui elles sont dix sœurs. Elles sont contemplatives et actives « de plein vent ».

L’une d’elles était pilote d’avion avant de rejoindre la congrégation !


Sœur Marie-Gertrude est originaire du Cameroun, elle est en charge de l’imprimerie du Sacré Cœur et elle poursuit à Paris ses études de théologie.

Nous avons été impressionnés par sa vivacité d’esprit, son franc parler et son ancrage dans la vie.

Elle nous commente la difficulté de la prière de contemplation dans le bruit des centaines de touristes qui déambulent dans la basilique.


Chaque religieuse décide du temps qu’elle consacre à l’adoration. Elle doit éviter un excès qui, par manque de sommeil, compromettrait la relation avec les autres ou le travail à accomplir.

Elle nous commente aussi les 3 vœux des religieux, pauvreté, chasteté et obéissance, qui sont applicables à tout chrétien, mais avec discernement. Exemple avec le vœu de chasteté pour un couple : les relations sexuelles dans un couple sont chastes quand elles traduisent une relation authentique.

Nous avons été gâtés de vivre une rencontre si dynamisante avec une religieuse simple et directe. Elle rayonne de sa foi.



Clôture de notre pèlerinage


Notre pèlerinage s’achève dans la basilique avec un temps d’adoration.




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